Fra deM
il y a plus de 5 ans
Client depuis fort longtemps (+ de 55 ans déjà…), en couple ou en famille, je suis toujours fan de ce bel établissement, qui a su traverser les ans en gardant sa qualité de service et de produits. Carte proposant les classiques d’une bonne brasserie, côte de bœuf pour 2, mais également pour une personne, ce qui est rare. Le rognon entier cuit au four est toujours parfait, tout comme les délicieuses "petites saucisses au Muscadet" que mon fils commande en double tant il les aime depuis des années ! Selon la saison, testez les moules, parfaites, et l’excellente choucroute, les asperges... Les profiteroles sont à choisir IMPÉRATIVEMENT... Bref, de quoi passer un très bon moment, avec une brigade de "pros", avec qui on peut plaisanter, mais qui n’oublient jamais de rester efficaces tout en étant décontractés.
Une clientèle de fidèles ne peut que confirmer mon ressenti, allez tester Le Versailles, vous serez conquis.
Le Versailles Dernière Brasserie d'Autrefois au Coeur de Limoges depuis 1932
il y a plus de 3 ans
Bonjour et merci infiniment pour votre témoignage.
J’en parlais le matin même avec l’ensemble de ma Brigade, à l’occasion de la pause café. Cela nous a mis le baume au cœur pour longtemps.
Je vous remercie infiniment pour ces compliments. Les fondamentaux de la cuisine traditionnelle Française sont pourtant en danger.
En effet, Nos frites ne sont pas calibrées, Notre sauce Béarnaise n'est ni blanche ni froide, Notre sauce moutarde pique, Notre sauce Gribiche n’est pas chaude, Notre viande de Bœuf n’est pas rouge mais bleue et j’en passe… La phobie de certains produits dont les poissons, les crustacés, les mollusques, le gluten, le soja, le céleri, les moutardes et même certains fruits comme la pomme, les poires, les prunes, les pèches, les abricots, les fraises, le kiwi font l’objet de méfiances générant des échanges interminables avec notre clientèle. Les allergènes psychologiques font rage.
Les signes avant-coureurs du danger sont bien là : Oubliée la saison du pot au feu, avortée la saison des asperges, effacée la saison de la Choucroute. Une saison du pissenlit n’y pensez plus ! L’intérêt pour la convivialité du Beaujolais tourne au ridicule pour ceux qui oseraient d’aventure en commander en public. Etc….
Les standards de l’agro-alimentaire mondialisée imposent une alternative bien plus séduisante aux jeunes gens en perte de repères alimentaires. Seule la niche de clientèle, dont vous faites partie, recherche toujours ces mets et nous permet de prospérer encore aujourd’hui. Pour combien de temps ?
Le Versailles me survivra et pour se faire, je m’emploie à lui trouver mon successeur. Il lui faudra cultiver l’esprit Brasserie avec acharnement, sans relâche mais également tenir la barre fermement face aux vents contraires mondialistes qu’il ne manquera pas d’affronter. Oui, un jour peut être il devra céder aux standards de la mondialisation s'il souhaite survivre mais en attendant, le Versailles est solide, son capitaine devra l’être tout autant.
Je terminerai tout de même sur une note très positive en espérant que ce que j’ai initié lors de mes années à la présidence départementale de l’Union des Métiers de l’industrie Hôtelière trouvera un jour peut être un écho favorable auprès de nos élus afin que la « Restauration traditionnelle du Monde d’Avant » puisse accéder à des statuts légaux et fiscaux spécifiques approchants ceux des conservatoires et des musées.
Je vous remercie encore de m’avoir permis de m’exprimer, ce que le site nous interdit de faire spontanément.
Bien respectueusement.
Cyril Boissier et la Brigade du Versailles.